Cet article paru dans les Cahiers Français, n° 364, septembre/octobre 2011,
Les idéologies après la fin des idéologies
Après avoir décliné les trois registres de signification auquel renvoie le mot « idéologie », en insistant sur l’acception qui en fait un succédané terrestre des promesses eschatologiques, Pierre-Henri Tavoillot rappelle combien – et à partir de quels ressorts – le XXe siècle s’est montré « consommateur » de ces formes de pensée. Si dès les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale plusieurs auteurs ont pointé la mort des idéologies entendues comme des systèmes totalisants, l’après 1989 a vu naître un discours selon lequel le triomphe de la démocratie libérale de marché marquerait la fin de l’histoire. Ce scénario, et il en va de même pour celui annonçant un soi-disant retour du religieux, pâtit d’une analyse erronée. L’écologie ou encore l’« indignationnisme » peuvent-ils alors en revanche s’affirmer pleinement comme de nouvelles idéologies ? Il semblerait que non, et dans cet échec à ressusciter l’ampleur des mobilisations d’antan on peut voir un progrès des facultés critiques des démocraties.
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