Je suis un sans-famille … en politique s'entend. J'ai des sympathies à gauche, mais celle-ci m'exaspère souvent par son moralisme bien-pensant ; le réalisme de la droite me séduit, mais ses simplifications outrancières m'ulcèrent. Mais plutôt que d'être NI-NI (variante facile du « tous pourris »), j'ai choisi d'être plutôt POUR-POUR, en partant d'un constat : le métier de politique n'a jamais été aussi difficile, complexe et ingrat qu'aujourd'hui. Il est urgent que le citoyen en prenne conscience pour cesser d'honnir celles et ceux à qui il a choisi de laisser les clés de la cité, celles et ceux à qui il reproche la démagogie dont il est premier responsable. Etant « sans famille », je n'ai aucun réflexe de vote. Nulle évidence, nulle fidélité, nul préjugé (quoi qu'il faille toujours se méfier de ce genre d'affirmation) ne viennent me dire à l'avance qui je devrai choisir lorsque je mettrai le bulletin dans l'urne. Et je le confesse volontiers : j'adore aller voter, j'adore les atmosphères de campagnes électorales, j'adore détester les concours de langue de bois dans la soirée qui suit le vote, etc.
Alors, qui doit gouverner ? Le seul critère acceptable quand on n'a pas de famille politique, c'est de s'interroger sur « le meilleur pour la France ». La formule est un peu grandiloquente, mais il faut la défendre, car elle est la seule acceptable. Au point où en est la campagne (nous sommes à la veille du premier tour des primaires socialistes), voici l'état de ma réflexion et de mon hésitation.
1) Le spectacle réussi des débats socialistes montre qu'il y aurait beaucoup d'intérêt à ce que l'alternance se produise. La gauche, en retrouvant les manettes du pouvoir dans un contexte de très grave crise, se convertirait au réalisme - en tout cas, on peut l'espérer. Ce n'est pas tout à fait ce que montrent les débats, car ils maintiennent l'idée que l'Etat peut tout et doit tout faire, à un moment où il ne peut plus grand chose. Leurs discussions montrent, sur tous les dossiers, une surenchère d'actions, de réformes, qui sont évidemment impossibles à conduire dans un contexte d'endettement gravissime de l'Etat. Ce qui fait défaut - mais c'est normal dans cette étape de la campagne qui s'adresse à la gauche seule — c'est la hiérarchisation des priorités. Valls et Hollande sont les seuls à prendre quelques risques en décidant de quelques priorités (sécurité et désendettement pour Valls ; Jeunesse pour Hollande).
2) Mais le second élément de mon hésitation est que cette gauche est bien inexpérimentée pour résoudre des problèmes, voire des crises internationales, qui se jouent sous nos yeux. Le président sortant dispose ici d'un avantage, dont je continue à croire qu'il sera décisif au moment de l'élection présidentielle. Le problème numéro 1 est la crise internationale financière et Sarkozy a été sur ce point à son meilleur niveau. Il y aurait un risque colossal à choisir un président normal dans une situation de crise qui suppose, on l'a vu, des réactions rapides et dévoile des leviers inespérés. Je trouve, de ce point de vue, l'analyse de Jean-Louis Schlegel (voir message précédent) impeccable. On a davantage besoin d'une force d'action rapide que d'une nouvelle force tranquille ! Et je ne cède pas ici à la mythologie du grand homme qui sait dire non. L'idée est que ces moments décisifs sont les moments où l'impuissance publique qui règne souvent dans les temps démocratiques (pour le meilleur comme pour le pire) s'estompe. Devant la nécessité, l'éventail des possibles s'élargit (pardon du monstre philosophique que cette formule représente !), car il FAUT décider. Si la démocratie et la France joue son avenir dans ce type de crises, il vaut mieux préférer quelqu'un qui a fait ses preuves.
Voilà l'état de ma réflexion et de mes arguments en ce 6 octobre 2011. A suivre …
Alors, qui doit gouverner ? Le seul critère acceptable quand on n'a pas de famille politique, c'est de s'interroger sur « le meilleur pour la France ». La formule est un peu grandiloquente, mais il faut la défendre, car elle est la seule acceptable. Au point où en est la campagne (nous sommes à la veille du premier tour des primaires socialistes), voici l'état de ma réflexion et de mon hésitation.
1) Le spectacle réussi des débats socialistes montre qu'il y aurait beaucoup d'intérêt à ce que l'alternance se produise. La gauche, en retrouvant les manettes du pouvoir dans un contexte de très grave crise, se convertirait au réalisme - en tout cas, on peut l'espérer. Ce n'est pas tout à fait ce que montrent les débats, car ils maintiennent l'idée que l'Etat peut tout et doit tout faire, à un moment où il ne peut plus grand chose. Leurs discussions montrent, sur tous les dossiers, une surenchère d'actions, de réformes, qui sont évidemment impossibles à conduire dans un contexte d'endettement gravissime de l'Etat. Ce qui fait défaut - mais c'est normal dans cette étape de la campagne qui s'adresse à la gauche seule — c'est la hiérarchisation des priorités. Valls et Hollande sont les seuls à prendre quelques risques en décidant de quelques priorités (sécurité et désendettement pour Valls ; Jeunesse pour Hollande).
2) Mais le second élément de mon hésitation est que cette gauche est bien inexpérimentée pour résoudre des problèmes, voire des crises internationales, qui se jouent sous nos yeux. Le président sortant dispose ici d'un avantage, dont je continue à croire qu'il sera décisif au moment de l'élection présidentielle. Le problème numéro 1 est la crise internationale financière et Sarkozy a été sur ce point à son meilleur niveau. Il y aurait un risque colossal à choisir un président normal dans une situation de crise qui suppose, on l'a vu, des réactions rapides et dévoile des leviers inespérés. Je trouve, de ce point de vue, l'analyse de Jean-Louis Schlegel (voir message précédent) impeccable. On a davantage besoin d'une force d'action rapide que d'une nouvelle force tranquille ! Et je ne cède pas ici à la mythologie du grand homme qui sait dire non. L'idée est que ces moments décisifs sont les moments où l'impuissance publique qui règne souvent dans les temps démocratiques (pour le meilleur comme pour le pire) s'estompe. Devant la nécessité, l'éventail des possibles s'élargit (pardon du monstre philosophique que cette formule représente !), car il FAUT décider. Si la démocratie et la France joue son avenir dans ce type de crises, il vaut mieux préférer quelqu'un qui a fait ses preuves.
Voilà l'état de ma réflexion et de mes arguments en ce 6 octobre 2011. A suivre …
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